4Vouvoiement et tutoiement en français langue Ă©trangĂšre Dans Dewaele & Regan (2002) nous avons soulignĂ© la difficultĂ© d'interprĂ©tation des donnĂ©es Letutoiement a remplacĂ© le vouvoiement. Pourquoi il n’est pas conseillĂ© d’ĂȘtre amis avec nos enfants Bien que les relations parentales aient changĂ© par rapport Ă  d’autres Ă©poques de notre histoire, les parents devraient ĂȘtre prudents avant d’établir et d’adopter un style parental et une relation d’amitiĂ© avec leurs enfants. Dansma pratique, je pose l'usage du vouvoiement comme un dogme, mais je me garde aussi de rester crispĂ© sur cette position; mais cela va dĂ©pendre uniquement de la qualitĂ© et de l'histoire de la relation qui s'est construite avec le patient, c'est Ă  dire si, et seulement si, le tutoiement, ou l'usage du prĂ©nom, en devenant possible apporte quelque Commenous le dit dans son ouvrage Catherine DESHAYS , mĂ©decin et psychothĂ©rapeute : « La relation est au carrefour de toute action dans le milieu professionnel » . Or, chaque instant passĂ© auprĂšs de nos patients nous mĂšne Ă  Ă©tablir une « relation soignant -soigné». Nous n’avons pas le choix du soignĂ© et IntrigueGrande Lessive La Ronron ThĂ©rapie Chronologie : 5Ăšme jour : 08h00 ----- Erin avait entendu parler de l agression du docteur Taylor DoĂč l’emploi qu’il ose du tutoiement dans le syntagme figĂ© (autre facteur favorisant) « s’te plaĂźt » : Cl tente ainsi d’instaurer une certaine relation de connivence avec B, connivence que celle-ci refuse, en maintenant ses distances et la relation sur un plan strictement professionnel, ce qui implique le vouvoiement. Cl se rallie aussitĂŽt Ă  ce discret coup de . 403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID MVaNwUWchXMEFF5NMZZrzlViPSCBrv6EZe7BG6xBHvwQ7AFsv3Z5Yg== 1Le tatouage est le rĂ©sultat d’une injection d’encre dans la peau produisant un motif indĂ©lĂ©bile et aussi, le plus souvent, le rĂ©sultat d’une interaction entre un tatoueur et un tatouĂ©. Les motivations qui prĂ©sident Ă  cette modification corporelle permanente peuvent ĂȘtre esthĂ©tique, symbolique, identitaire, religieuse ou initiatique. Selon les Ă©poques et les endroits du monde, le sens confĂ©rĂ© au tatouage varie. Le tatouage traditionnel japonais est nĂ©gativement connotĂ© car il servait de sanction aux criminels et mafieux Yakuza qui se sont appropriĂ©s cette pratique, devenue rite initiatique et symbole de fiertĂ©, pour se reconnaĂźtre. 2Le mot tatouage vient de tatau », frapper en polynĂ©sien le prĂ©fixe ta » signifie dessin inscrit dans la peau », et le mot atua », esprit. Traditionnellement rĂ©servĂ© aux chefs et guerriers, le tatouage PolynĂ©sien a une origine divine tandis qu’en Orient et Occident, les religions du livre le condamnent. En 787, le Pape Adrien 1er interdit la pratique du tatouage et il faudra attendre que les voyageurs du XVIIIĂšme, comme James Cook, les ramĂšnent du bout du monde comme souvenir sur leur chair. Aujourd’hui prĂ©sent dans les musĂ©es [1], les mĂ©dias, sur le corps des cĂ©lĂ©britĂ©s, le tatouage touche de plus en plus de peaux et d’esprits Martin, 2016. 3Cette diffusion du tatouage entraĂźne l’essor d’un nouveau commerce. Le candidat au tatouage devient un client et le tatoueur un commerçant. Le montant de la transaction commerciale dont le tatouage est l’aboutissement peut varier selon les caractĂ©ristiques du dessin, des conditions de sa rĂ©alisation, de la rĂ©putation du tatoueur Rolle, 2012. 4Dans cette Ă©tude nous nous sommes intĂ©ressĂ©s aux particularitĂ©s que prĂ©sente le marchĂ© du tatouage comme consommation de l’art. De fait, une fois achetĂ©, c’est-Ă -dire rĂ©alisĂ©, le tatouage perd toute valeur pĂ©cuniaire. De plus, la relation client-commerçant construite autour du tatouage est tout Ă  fait singuliĂšre c’est l’objet de la recherche ethnographique que nous avons menĂ©e dans cinq salons de tatouage franciliens. 5Pour mener cette enquĂȘte il nous a d’abord fallu justifier notre prĂ©sence dans ces Ă©tablissements rĂ©servĂ©s aux consommateurs de tatouage. La posture consistant Ă  se prĂ©senter comme observateur fut peu concluante dans le premier salon car incomprise par les diffĂ©rents acteurs. Dans un autre salon nous avons souhaitĂ© interroger directement l’unique tatoueur au cours d’un entretien semi-directif sur son parcours, sa vision du tatouage, ses pratiques, sa clientĂšle, ses concurrents et collĂšgues. Pour les trois autres salons nous avons profitĂ© de l’occasion d’accompagner des clients afin d’ĂȘtre au plus prĂšs d’une sĂ©ance d’encrage. Nous avons ainsi adoptĂ© des mĂ©thodes de recherches qualitatives avec notamment la tenue d’un carnet de terrain contenant observations, descriptions, Ă©bauches d’analyses et retranscriptions de paroles stratĂ©gies d’approches6Pour intĂ©grer la communautĂ© des tatouĂ©s, il faut trouver le professionnel qui aura la tĂąche d’encrer sa peau. Les demandeurs de tatouages utilisent diffĂ©rents critĂšres de choix, comme la spĂ©cialisation du tatoueur, le prix, ou la renommĂ©e du salon. En effet, la norme est qu’un tatoueur, apprenti ou confirmĂ©, exerce dans un lieu normalisĂ©, dĂ©clarĂ© en prĂ©fecture, et remplissant des conditions d’hygiĂšne rĂšglementaires. Ainsi, les prĂ©mices de la relation tatoueur-tatouĂ© se font Ă  l’entrĂ©e du l’organisation du salon. RĂ©partition de l’espace7Nous avons pu systĂ©matiquement observer la prĂ©sence d’au moins deux espaces, celui de l’accueil et celui de l’encrage, sĂ©parĂ©s par un comptoir permettant l’accueil des clients et l’exposition des books » [2]. Le comptoir est tenu par le propriĂ©taire, un tatoueur, ou une personne embauchĂ©e spĂ©cifiquement, qui a le rĂŽle essentiel d’assurer le premier contact avec le client. L’espace d’encrage est gĂ©nĂ©ralement dissimulĂ© de la vue de tous pour respecter l’intimitĂ© des tatouĂ©s et la concentration des tatoueurs. Il comporte plusieurs postes de tatouage pour que plusieurs tatoueurs opĂšrent simultanĂ©ment. Il peut exister un troisiĂšme espace, consacrĂ© Ă  la rencontre entre le tatoueur et le futur tatouĂ© qui nĂ©gocient les modalitĂ©s du projet. Les diffĂ©rents espaces sont pensĂ©s et dĂ©corĂ©s dans le but d’attirer le client, de le mettre Ă  l’aise, mais aussi et surtout de donner une image Ă  la fois professionnelle et montrer professionnels et rebelles8D’aprĂšs ValĂ©rie Rolle 2013, les salons de tatouages choisissent leur dĂ©coration selon diffĂ©rentes logiques technicienne, propre et rangĂ©e en gage de sĂ©rieux ; crĂ©ative, mettant en valeur les rĂ©alisations des tatoueurs ; anti-conventionnelle, mettant en exergue l’esprit rebelle de la pratique. Nos observations corroborent ces conclusions. L’un des salons observĂ©s, aux murs blancs et Ă  la dĂ©coration Ă©purĂ©e, affiche Ă©galement les dessins des tatoueurs, suivant simultanĂ©ment les logiques technicienne » et crĂ©atrice ». D’autres salons exposent des objets Ă©tranges, dignes d’un cabinet de curiositĂ©s. Les images provocantes et les motifs rebelles comme les tĂȘtes de morts, n’ont pas l’air d’étonner ou de mettre mal Ă  l’aise les clients, puisque confirmant l’aspect rock n roll » du tatouage. La clientĂšle semblait nĂ©anmoins davantage diversifiĂ©e en termes d’ñges et de catĂ©gorie sociale, dans un salon ayant adoptĂ© sobriĂ©tĂ© et neutralitĂ© ce que j’aime bien c’est que ça soit blanc Ă©purĂ© » tĂ©moignage tatouĂ©. 9Les salons doivent faire attention Ă  satisfaire tout le monde, ou du moins Ă  ne heurter personne. Il apparaĂźt important de donner aux clients Ă  la fois une impression mĂ©dicalisĂ©e » pour gagner leur confiance, tout en gardant l’aspect rebelle de l’expĂ©rience Rolle, 2013.Pour se vendre et vendre son artL’enjeu de la crĂ©dibilitĂ©10Dans le discours des employĂ©s des salons de tatouage, nous retrouvons la nĂ©cessitĂ© de faire figure d’expert » Rolle, 2013 en mettant en exergue la supposĂ©e incompĂ©tence des concurrents, dont on dit qu’ils font ce qu’ils ne devraient pas faire » comme des motifs impersonnels issus d’internet et qu’ils ne font pas ce qu’ils devraient » comme avoir des tatoueurs aux styles diffĂ©rents dans un mĂȘme salon. 11Pour ĂȘtre respectĂ© et respectable, l’un de nos tatoueurs souligne qu’un tatoueur doit ĂȘtre tatouĂ© et de maniĂšre visible, sans quoi sa crĂ©dibilitĂ© sera mise en cause il sera soupçonnĂ© de n’avoir fait ni l’expĂ©rience de la douleur ni celle du regard social les gens devaient se dire ha c’est bizarre t’es tatoueur et t’as pas de tatouage’ » tĂ©moignage tatoueur. Par ailleurs, le tatoueur doit Ă  la fois se montrer disponible pour accueillir des projets d’encrage Ă©laborĂ©s, tout en montrant une activitĂ© importante, gage de qualitĂ©. Cet Ă©quilibre subtil entre disponibilitĂ© et non-disponibilitĂ© lui permet notamment de sĂ©lectionner sa clientĂšle en Ă©vitant par exemple de rĂ©aliser des street tattoo [3] ». En effet, les tatoueurs sont critiques d’une clientĂšle de non-sachants, consommant le tatouage par effet de mode sans en connaĂźtre la culture, l’histoire ou les implications C’est des gens qui ne connaissent rien au monde du tatouage, la plupart viennent sans projet et veulent juste avoir un tatouage, c’est juste un effet de mode » tĂ©moignage tatoueur.VĂ©hiculer des valeurs de confiance voire de fidĂ©litĂ©12Les Ă©changes se mettent en place dĂšs l’accueil, sur un ton amical et ponctuĂ© de plaisanteries, avec une automaticitĂ© du tutoiement. Un tatoueur nous explique que l’acte de tatouer est une pĂ©nĂ©tration dans l’intimitĂ© de la personne et que le projet du tatouĂ© devient celui du tatoueur ce partage est matĂ©rialisĂ© par le tutoiement. Nous avons constatĂ© que les conversations dans les salons basculent souvent dans l’ordre de l’intime, soulignant la force du lien entre le tatoueur et son client et expliquant que certains clients reviennent rĂ©guliĂšrement, jusqu’à dĂ©velopper une relation de fidĂ©litĂ©. La confiance est ainsi au cƓur de la relation tatoueur-tatouĂ©, de la nĂ©gociation du projet d’encrage Ă  sa rĂ©alisation. Cette confiance devient une nĂ©cessitĂ© lorsque l’on considĂšre l’asymĂ©trie de la relation tatoueur-tatouĂ©, l’un dĂ©tenant soudainement un pouvoir sur le corps de l’autre DurĂŁo et Roman, 2001.NĂ©gociation et ritualitĂ© du tatouageLe projet de tatouage13Normes implicites interdits, refus, facteurs Ă  prendre en compte 14Nous avons constatĂ© l’existence de normes implicites, concernant notamment l’emplacement et la taille des tatouages, et plus particuliĂšrement des premiers tatouages. Un tatoueur nous explique que les premiers tatouages devraient ĂȘtre cachĂ©s ». Un autre affirme qu’il est prĂ©fĂ©rable que les premiers soient de petites piĂšces. D’une part, le tatoueur craint que le non-initiĂ© ne supporte pas la douleur les grosses piĂšces seront alors d’autant plus difficiles Ă  terminer, comme nous avons pu le constater chez une de nos enquĂȘtĂ©es ». D’autre part, le regard social qu’implique un tatouage visible peut dĂ©stabiliser lorsqu’il n’est pas anticipĂ© certains tatoueurs sont rĂ©ticents Ă  endosser la responsabilitĂ© d’ĂȘtre les premiers Ă  encrer une partie visible du corps. Enfin, la localisation des tatouages sur le corps apparaĂźt tacitement rĂ©glementĂ©e certaines zones sont proscrites par les tatoueurs parties gĂ©nitales, d’autres sont rĂ©servĂ©es » Ă  une clientĂšle initiĂ©e » mains et crĂąne Les premiers tatouages devraient ĂȘtre cachĂ©s, ça devrait ĂȘtre comme ça, tu te fais pas tatouer direct sur le cou ou sur la tĂȘte. AprĂšs si tu vois que le mec a dĂ©jĂ  plein de tatouages sur les bras et tout, ouais la tĂȘte ça peut ĂȘtre en continuitĂ© » tĂ©moignage tatoueur. 15Ces Ă©lĂ©ments confirment l’importance de la nĂ©gociation des modalitĂ©s d’encrage entre tatoueur et tatouĂ© selon l’ñge, l’appartenance socio-sexuelle et professionnelle Rolle, 2013 En principe je suis personne pour dire non, mais en fonction de l’ñge, de ses antĂ©cĂ©dents dans le tatouage, est-ce qu’il en a dĂ©jĂ  beaucoup ou pas du tout. Je pose souvent la question de leur travail, est-ce que ça va pas les gĂȘner dans leur travail, il faut penser au regard des autres » tĂ©moignage tatoueur. 16D’aprĂšs notre Ă©tude, d’autres facteurs sont Ă©galement pris en compte comme la couleur, texture et apparence des et l’empreinte du tatoueur17La banalisation du tatouage fait apparaĂźtre des motifs-types, devenus des basiques ». Les tatoueurs critiquent ces anti-projets », qualifiĂ©s de copiĂ©-collĂ©tatouĂ© », et renvoyĂ©s aux faux tatoueurs » HĂ©as, 2013 mais aussi aux faux tatouĂ©s ». En effet, le tatouage conserve cet aspect de quĂȘte de marginalitĂ© et le risque de ces tatouages communs est de faire disparaĂźtre la convention tacite de refuser le conventionnel. Pour que les tatouages soient uniques, respectant ainsi les codes culturels et identitaires, les tatoueurs laissent leur empreinte dans la recherche d’originalitĂ© et le dĂ©marquage si c’est un truc que tu sors d’Internet on va vouloir te le modifier qu’il soit un peu plus original » tĂ©moignage tatoueur. Les books » permettent au client qui envisage un motif de se familiariser avec le style du tatoueur. 18Une fois le tatoueur choisi, un premier rendez-vous permet aux deux acteurs de parler du projet. C’est au rendez-vous suivant, celui de l’encrage, que le client dĂ©couvre le dessin de ce que sera son futur tatouage, qui doit plaire au millimĂštre prĂšs le client doit exprimer exactement ce qui lui dĂ©plaĂźt pour que le tatoueur puisse apporter les modifications nĂ©cessaires de l’emplacement, de la taille, ou du motif. 19Un tiers accompagne souvent le futur tatouĂ© nous avons pu tenir ce rĂŽle Ă  trois reprises ; il donne son avis, aide le client Ă  exprimer ses Ă©ventuels doutes et rassure. Le tatouage est donc le rĂ©sultat d’une nĂ©gociation entre le tatoueur, le client et un proche Lo Sardo, 2009.Implication de l’encrage. GĂ©rer la posture et la douleur20Une fois les nĂ©gociations terminĂ©es, le tatoueur positionne le stencil » [4] du tatouage sur la peau du client prĂ©alablement dĂ©sinfectĂ©e et rasĂ©e si nĂ©cessaire. Tatoueur et tatouĂ© doivent dĂ©sormais nĂ©gocier la posture qu’ils adopteront pendant l’encrage afin d’ĂȘtre confortables et d’éviter crampes ou gestes brusques. La douleur varie selon les individus, mais aussi selon les parties du corps. Le tatouage peut ainsi ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un acte masochiste oĂč se cĂŽtoient douleur, plaisir, excitation et addiction Rioult, 2006 On les torture et ils aiment ça, et ils reviennent en plus » tĂ©moignage tatoueur. 21Si la douleur est trop intense, les rĂ©actions de la personne sont imprĂ©visibles, dĂ©rangent et ralentissent le travail du tatoueur. Le tatoueur de l’une de nos observĂ©es qui gigotaient par souffrance l’avertit que son tatouage risquait de ne pas ĂȘtre symĂ©trique si elle continuait. Des pauses permettent aux deux acteurs de se reconcentrer. Le tatoueur endosse ici de nombreuses responsabilitĂ©s et un rĂŽle d’apaisement du client pouvant faire Ă©merger Ă  leur relation intime un caractĂšre thĂ©rapeutique DurĂŁo et Roman, 2001. Ă  la fin, le tatoueur emballe le tatouage dans du papier cellophane que le tatouĂ© devra enlever dans les heures qui suivront, et accompagne son client Ă  l’accueil pour le faire rĂ©gler et lui prescrire les soins Ă  retouches et l’ancrage social quotidien22Un tatoueur nous explique que le tatouage reprĂ©sente l’intrusion d’un corps Ă©tranger dans la peau, et que l’encre aura tendance Ă  dĂ©gorger dans les jours qui suivent l’encrage. Le client est ainsi amenĂ© Ă  revenir pour faire les retouches nĂ©cessaires, incluses dans le prix. Ce service aprĂšs-vente » renforce l’analogie avec une transaction commerciale. 23Le tatouage transforme d’abord le quotidien immĂ©diat il faut hydrater rĂ©guliĂšrement le tatouage pour permettre la cicatrisation Lo Sardo, 2009, qui provoque des dĂ©mangeaisons qu’il faut contrĂŽler. Le tatouage modifie ensuite le quotidien sur le long terme, il rĂ©ajuste les choix vestimentaires Ă  travers un jeu d’inhibition et d’exhibition selon le contexte social. Il transforme Ă©galement les interactions sociales, Ă  base de compliments ou de questionnements. Enfin, le tatouage est un rite de passage qui agrĂšge l’individu Ă  une nouvelle communautĂ© Van Gennep, 1909 traduisant ainsi une volontĂ© de devenir Autre » Je trouve vraiment que le fait d’ĂȘtre tatouĂ© te fait appartenir Ă  une autre communautĂ© » tĂ©moignage tatouĂ©. En outre, si le corps est l’interface entre soi et l’autre » Le Breton, 2010, le tatouer permet de se le rĂ©approprier, de s’individualiser et d’influer sur l’image que peut avoir l’autre de soi Le Breton, 2006.Conclusion24Cette recherche ethnographique porte sur un Ă©chantillon limitĂ© et aurait gagnĂ© Ă  ĂȘtre Ă©tendue Ă  d’autres salons. Pour autant, il nous est apparu trĂšs vite difficile de justifier la prĂ©sence d’observateurs dans un salon de tatouage on nous a, Ă  plusieurs reprises, fait bien comprendre qu’il s’agissait d’une intrusion. Nous avons eu l’occasion de nous placer dans la position d’accompagnateur, plutĂŽt que dans celle d’observateur. Ceci nous a permis d’approcher au plus prĂšs de la relation tatoueur-tatouĂ©, et de mieux en saisir certaines spĂ©cificitĂ©s qui nous auraient autrement Ă©chappĂ©. Il rĂ©sulte ainsi de cette recherche que la confiance est au cƓur de la relation tatoueur-tatouĂ© et permet la mise en place de nĂ©gociations de l’ordre de l’intime chaque sĂ©ance d’encrage laisse une trace dans le corps du tatouĂ©, mais aussi dans celui du tatoueur. » Rolle, 2013 p. 97. lRemerciementsÀ LĂ©o Tillard pour sa participation Ă  cette Ă©tude, Marie Rose Moro pour m’avoir offert l’opportunitĂ© de publier ce travail, Ă  Laelia Benoit pour ses conseils et encouragements. Notes [1] Exposition tatoueurs-tatouĂ©s » au musĂ©e du quai Branly Jacques Chirac en 2014-2015. [2] Les books sont des albums photos qui renferment les rĂ©alisations des tatoueurs. [3] Petites piĂšces faciles et impersonnelles sans dĂ©lai de rĂ©alisation. [4] Pochoir en anglais, c’est un calque qui permet de transposer le dessin sur la peau afin que le tatoueur suive ces lignes au cours de l’encrage. Accueil Le tutoiement ou vouvoiement 3 rĂ©flexions pour choisir Le tutoiement ou vouvoiement dans sa communication digitale, un vĂ©ritable casse-tĂȘte Le langage et la maniĂšre de s’exprimer ont beaucoup d’impact en matiĂšre de relation et de marketing. Pour votre personal branding, la façon dont vous vous adressez aux autres nĂ©cessite une attention particuliĂšre, optez-vous aujourd’hui pour le tutoiement ou vouvoiement ? Vous pouvez par exemple embrasser un style diffĂ©rent lorsque vous Ă©changez avec de simples prospects, contrairement Ă  vos abonnĂ©s. Pourquoi perdre du temps sur un tel sujet dites-vous ? C’est parce que vous risquez d’ériger une barriĂšre avec votre audience si vous hĂ©sitez sur le ton Ă  adopter. Alors, tutoiement ou vouvoiement ? Le tutoiement ou vouvoiement ? Faire le choix entre l’un ou l’autre ne semble pas toujours aisĂ© lorsque certaines situations se prĂ©sentent. Oui, mais quelles situations ? Justement, telle est la question. Qui tutoyer ? À quel moment le faire ? Et il en va de mĂȘme pour le vouvoiement. Ce n’est pas comme si vous aviez affaire Ă  un pote ou Ă  l’épicier du coin que vous frĂ©quentez chaque jour non ? Dans le premier cas, nous avons tendance Ă  l’utiliser avec nos proches, des habituĂ©s ou tout simplement nos abonnĂ©s. Bien entendu, vous avez dĂ©jĂ  dĂ©veloppĂ© une certaine forme de relation avec ces gens-lĂ . Plus celle-ci est poussĂ©e, plus vous pouvez vous accorder une plus grande libertĂ© dans vos Ă©changes. Ces circonstances se rencontrent surtout sur les rĂ©seaux sociaux ou les forums. Ces cercles adoptent gĂ©nĂ©ralement un ton plus dĂ©contractĂ©. Sur internet, tous les chats sont gris. Il permet surtout de renforcer le sentiment d’appartenance Ă  une communautĂ©. D’ailleurs, avec cette maniĂšre beaucoup moins conventionnelle, c’est comme si vous vous adressez personnellement Ă  l’individu derriĂšre l’écran. Cette attention influencera certainement sa façon de voir et d’échanger avec vous. Toutefois, il se peut que le destinataire du message se sente importunĂ© et dĂ©rangĂ© par le tutoiement ou vouvoiement. Dans ce cas, vous ĂȘtes bien obligĂ© de vous rabattre sur le vouvoiement ce n’est pas comme si vous aviez d’autres choix hein. Il est souvent utilisĂ© pour s’adresser Ă  un groupe ou Ă  quelqu’un de plus Ă©loignĂ©. Il suggĂšre plus une forme de respect qui sera beaucoup plus appropriĂ©e dans certaines situations. Et pourtant, vous ne voulez surtout pas courir le risque de vous faire rembarrer. Une personne pourrait justement vous reprendre si vous adoptez la mauvaise maniĂšre. Mais comment reconnaĂźtre la bonne ? En effet, ces styles d’expression diffĂ©rents sont tous les deux trĂšs rĂ©pandus. MalgrĂ© tout, l’un comme l’autre ne vĂ©hicule pas forcĂ©ment un signe de respect ou non. C’est surtout votre façon de s’adresser et d’interagir avec votre audience qui compte. Pensez tout simplement aux persona qui reprĂ©sentent votre public cible. Vous pourrez ainsi adopter le ton qui leur convient le mieux. Pour ma part en tant que marketeur belge, je ne me dĂ©partis presque jamais du vouvoiement lorsque je m’adresse Ă  un vis-Ă -vis ou mĂȘme dans mes correspondances. Ça ne m’empĂȘche pas toutefois d’utiliser le tutoiement, mais seulement dans des cas trĂšs rares. Comme tu peux le constater, je prends ce sujet plutĂŽt dĂ©licat trĂšs au sĂ©rieux ! Je m’en sers surtout dans mes interactions d’ordre privĂ©, et surtout, avec des personnes bien dĂ©finies. Comme ça, aucune ambigĂŒitĂ© ne subsiste dans mes propos et ils produisent plus d’impact. Mais attention ! Ça ne veut pas dire que je ne rencontre pas de succĂšs auprĂšs de ceux qui prĂ©fĂšrent des Ă©changes plus libĂ©raux avec le tutoiement. C’est en fait une question d’habitude, mais aussi de personnalitĂ©. Avant de trancher sur le problĂšme, mĂ©ditez sur les points suivants. Comment souhaitez-vous interagir avec vos relations ? Comment aimeriez-vous ĂȘtre perçu ? L’image que vous comptez vĂ©hiculer pĂšse Ă©galement pour beaucoup dans la balance. Voulez-vous que les gens vous prennent pour Jacquouille ou plutĂŽt pour messire Godefroy dans les visiteurs » ? Regardez Esther qui traite bien le sujet du tutoiement ou vouvoiement Ma conclusion Je n’ai qu’un conseil Ă  vous donner sur le tutoiement ou vouvoiement. C’est votre personal branding, Ă  vous de le gĂ©rer au mieux comme il vous convient. Mais gardez tout de mĂȘme Ă  l’esprit que les prospects, vous en avez besoin mĂȘme si vous leur faites croire le contraire. Il est donc question aussi de bien les mĂ©nager. Le tutoiement ou vouvoiement ne constitue pas forcĂ©ment un manque de respect, loin de lĂ . Vous pouvez trĂšs bien insulter quelqu’un tout en adoptant un ton trĂšs poli et formel. Parlez avec ma grand-mĂšre si vous ne me croyez pas. La plupart en fait prĂ©fĂšrent l’approche plus personnelle et moins conventionnelle de s’adresser Ă  eux. C’est difficile de plaire Ă  tout le monde. Mais aprĂšs tout, c’est vous le boss. Faites simplement en sorte que tout se passe d’une maniĂšre cordiale. Ceci dit, je vous propose de lire les contenus annexes qui sont aussi trĂšs utiles concernant notre derniĂšre Ă©tude webmarketing et les social buyers. Les rĂ©actions des internautes sur tutoiement ou vouvoiement Quels sont vos conseils, vos remarques et vos suggestions concernant le tutoiement ou vouvoiement ? Vous avez un avis sur le sujet* ? * L'espace liĂ© aux commentaires est automatiquement fermĂ© aprĂšs 7 jours de publication. AprĂšs ce dĂ©lai, il vous sera toujours possible de dĂ©battre sur le sujet via mes rĂ©seaux sociaux. Les derniĂšres news Les actualitĂ©s tendances du marketing, du SEO et du management Ă  portĂ©e de main. Le dernier Live SEO de folie de l’annĂ©e avec papa NoĂ«l 2021 Organisation du dernier grand live SEO de folie de 2021 avec PĂšre NoĂ«l. Notez dans vos agendas la date du 22 dĂ©cembre 20h ! Restrospective SEO, actus, astuces et bons plans pour 2022 Ă  l’ordre du jour. Clubhouse France, ce rĂ©seau pousse Ă  l’excellence sociale Clubhouse est le rĂ©seau social 100% audio qui fait flipper la CNIL et mĂ©dias, mais qui est absolument incroyable. Ce rĂ©seau pousse Ă  l’excellence sociale. Google nous a contacté  Ça y est
 C’est arrivĂ©, Google nous a contactĂ© il y a deux semaines, mais pourquoi d’aprĂšs-vous le gĂ©ant de la recherche s’est intĂ©ressĂ© Ă  ce que mon Ă©quipe et moi faisions depuis 15 mois ? Mac OS vs Windows, est-ce que je fais le bon choix Existe-t-il une solution pour tester, ou louer un macbook pro de nouvelle gĂ©nĂ©ration par exemple pour Ă©valuer la fiabilitĂ© d’un Mac OS vs Windows. Seul pendant le confinement Je vous explique pourquoi je me suis retrouvĂ© seul pendant le confinement d’avril et mai Ă  gĂ©rer mon entreprise pendant 6 semaines. Étude webmarketing dans la cadre du Covid-19 Aujourd’hui, nous avons menĂ© une nouvelle Ă©tude webmarketing auprĂšs de consommateurs en Belgique et en France Ă  la question. AprĂšs la position 0 sur Google, voici la position -1 La position 0 sur Google n’a plus vraiment de secret pour moi et mon Ă©quipe Ă©tant donnĂ© ma passion pour le SEO depuis les annĂ©es 2000. Le tutoiement ou vouvoiement 3 rĂ©flexions pour choisir Le langage et la maniĂšre de s’exprimer ont beaucoup d’impact en matiĂšre de relation et de marketing. Des fiches Google My Business infectĂ©es par le coronavirus Le coronavirus touche tout le monde, mĂȘme vos fiches Google My Business. Un problĂšme d’une ampleur plus importante qu’il n’y paraĂźt. Explications dĂ©taillĂ©es. Le coronavirus marketing au coeur de toutes les com’ En ces temps bouleversĂ©s du Covid-19 Conoravirus, beaucoup arrĂȘtent de travailler. Moi, je reste fidĂšle au poste pour vous servir. DĂ©couvrez le programme et tirez profit du moment. Scamdoc nuit grandement aux nouveaux commerçants ScamDoc, un site bien pourri que la Police s’empresse de faire connaĂźtre Ă  la population belge. Et pourtant, ce site n’est pas si fiable que cela
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 Focus sur l’agenda de Franck Nicolas qui a changĂ© ma vie Franck Nicolas Je vous fais mon retour sur son agenda 110 en moins de 20 min, je vous explique ce que cet outil vous apportera dans votre vie privĂ©e et professionnelle au quotidien. L’agenda 110 une rĂ©volution pour son cerveau Je vous partage ce matin un outil que j’utilise depuis plusieurs mois L’agenda 110 ». Vous connaissez ? Ne ratez plus jamais votre sous-traitance rĂ©daction web Dans la sociĂ©tĂ© actuelle, la sous-traitance est omniprĂ©sente. Toutes les entreprises y ont recours, de la plus petite Ă  la plus importante. Avec les social buyers, les commerciaux vont devoir muter Rien ne se perd, rien ne se crĂ©e, tout se transforme comme disait l’autre. Et s’il y en a qui vont se transformer dans les prochaines annĂ©es ce sont bien les commerciaux. En reprenant les rites et les faces d’Erving Goffman, Catherine Kerbrat-Orecchioni 1992 s’intĂ©resse aux relations interpersonnelles dans un Ă©change. Elle suggĂšre que lors d’une interaction et au-delĂ  de la dimension informative, des liens se crĂ©ent entre les participants. 77 En effet, parfois les Ă©changes ont pour fonction d’établir le contact et de construire un type de relations entre les interactants. se mĂ©nager, s’accorder ou s’opposer, etc.. En s’appuyant sur les contraintes rituelles » d’Erving Goffman, Catherine Kerbrat-Orecchioni insiste sur les mots que nous utilisons dans la construction de la relation interpersonnelle. Nous remarquons ainsi, que la relation interpersonnelle Ă©volue au cours de l’interaction et que les places ne sont jamais dĂ©finitivement acquises Flahaut 1978, Vion 1992, Charaudeau et Maingueneau 2002. ProximitĂ©-Ă©loignement et Ă©galitĂ©-hiĂ©rarchie Dans un premier temps, intĂ©ressons-nous aux deux aspects de la relation. La relation horizontale correspond au niveau de proximitĂ© ou d’éloignement fixĂ© par les interactants. La relation verticale reprĂ©sente la position et le statut Ă©galitaire ou hiĂ©rarchique des participants au dĂ©but et pendant l’interaction. Dans un second temps, repĂ©rons la variĂ©tĂ© des composants de la relation. Une interaction se dĂ©roule dans un cadre et les individus dĂ©finissent la situation au dĂ©but de l’échange. Pendant l’échange les individus peuvent nĂ©gocier leur relation de dĂ©part en utilisant des unitĂ©s linguistiques appelĂ©es relationĂšmes constituĂ©s de marqueurs verbaux, non-verbaux et para-verbaux. Nous retrouvons cette appoche avec les signes du lien » chez Erving Goffman 1973, et le rapport de places » ou indicateurs de place » chez Flahaut 1978. Habituellement, une interaction se dĂ©roule de la façon suivante. Au dĂ©but de l’échange les interactants se positionnent Ă  proximitĂ© ou Ă  distance en fonction du type de lien entre eux statuts, qualitĂ©s, compĂ©tences, en utilisant des relationĂšmes horizontaux non verbaux et para verbaux pour marquer ou non la distance physique gestes attouchements ou bras croisĂ©s, postures du corps face-Ă -face, cĂŽte-Ă -cĂŽte ou relĂąchement, regards dans les yeux ou ailleurs, mimiques clin d’Ɠil, acquiescement, grimace ou froncer les sourcils, timbre de la voix doux ou fort, dĂ©bit de paroles rapide ou lent. Les interactants appliquent des marqueurs verbaux pour fixer le type de relations termes d’adresse tutoiement ou vouvoiement, noms d’adresse diminutif, prĂ©nom, civilitĂ© ou titre honorifique, les thĂšmes abordĂ©s gĂ©nĂ©raux ou intimes, le niveau de langue soutenu ou familier. Cette Ă©tape permet de repĂ©rer le rapport de force qui s’installe. Nous constatons parfois la prĂ©sence d’un dominant en position haute et d’un dominĂ© en position basse. Pour le dominĂ© le jeu consiste Ă  rĂ©tablir l’égalitĂ©. Nous nous situons ici dans la relation verticale et nous utilisons des 78 relationĂšmes verticaux appelĂ©s taxĂšmes en distinguant les taxĂšmes de position haute TPH et les taxĂšmes de position basse TPB. Pour identifier les caractĂ©ristiques d’un individu en position haute ou basse nous appliquons des marqueurs para-verbaux et non verbaux TPH uniforme, carrure, gestes d’affirmation, voix haute, etc., TPB absence de gestes ou gestes descendants, voix basse et hĂ©sitante, etc. et des marqueurs verbaux TPH langue native, vocabulaire Ă©laborĂ© et spĂ©cialisĂ©, tutoiement direct sans nĂ©gociation, temps long de parole, prise brutale de la parole ou sans autorisation, prise d’initiative de l’ouverture et de la clĂŽture de l’échange, thĂšmes proposĂ©s, affirmation des opinions, etc., TPB langue Ă©trangĂšre, vocabulaire familier, vouvoiement unique ascendant, temps de parole Ă©courtĂ©, difficultĂ© Ă  prendre la parole, thĂšmes imposĂ©s, etc.. Si nous suivons Fabienne Martin-Juchat 2005, nous interprĂ©tons ses taxemes Ă  dimension affective » TPB tĂȘte penchĂ©e en avant, regards indirects, bouche semi-ouverte, bassin de profil, etc. ou des TPH menton lĂ©gerement relevĂ©, symĂ©trie des Ă©paules, bassin de face, bouche fermĂ©e, etc.. Parmi les marqueurs verbaux, nous notons l’importance des actes langagiers menaçants et d’autoritĂ© qui touchent le territoire de l’individu TPH interdiction, menace, sanction, ordre, suggestion, contestation, conseil, etc. et en TPB promesse, aveux, reconnaissance, excuse, rĂ©tractation, auto critique, pardon, remerciement, etc.. Un bĂ©mol cependant, Catherine Kerbrat-Orecchioni prĂ©fĂšre parler d’une Ă©chelle taxĂ©mique » car les actes de langages en TPB et TPH doivent s’apprĂ©hender en fonction de la maniĂšre de les formuler adoucir un acte menaçant ou durcir un acte menaçant, etc. et du choix de renoncer Ă  son statut de dominant ou de se rebeller contre son statut de dominĂ©. Pour l’auteure, les individus coopĂšrent afin que l’interaction se dĂ©roule dans de bonnes conditions, mais pendant l’échange des tensions se produisent et l’affrontement est parfois recherchĂ© dĂ©bat, jeu de questions/rĂ©ponses.. Toutefois, c’est la dimension coopĂ©rative qui domine car les individus Ă©vitent les conflits trĂȘves, pauses. Les territoires du moi Pour Erving Goffman, l’individu dispose de droits qui s’exercent sur un territoire, plus exactement dans un espace physique autour de lui, et les objets qui lui sont associĂ©s. Ce territoire est constituĂ© de rĂ©serves et dĂ©limitĂ© au moyen de marqueurs. Toute incursion non autorisĂ©e dans ce territoire est considĂ©rĂ©e comme une violation, plus exactement une offense. Les rĂ©serves concernent l’espace physique dans lequel Ă©volue l’acteur autour du corps, ses 79 possessions et objets placĂ©s Ă  cĂŽtĂ© de lui accessoires sur le corps, l’enveloppe vĂȘtement sur le corps, la place qui lui est rĂ©servĂ© pour se maintenir position du corps, l’espace nĂ©cessaire Ă  l’exercice d’une activitĂ© distance des autres par rapport au corps, l’ordre dans lequel il reçoit un objet place du corps par rapport aux autres, les faits et informations sur lui corps intime et secret et l’autorisation de conversation rapprochement des corps. Pour Michel Marcoccia 1998 il y aurait un territoire technique mais les contours restent flous et fortement dĂ©pendants de la dimension technique/outils limiter le poids des messages, etc.. Toutefois, cette derniĂšre proposition retient notre attention car nous nous dirigeons vers un territoire numĂ©rique plus large et sur lequel l’outil occupera une place moins importante Doueihi, 2011. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le rapport au territoire dĂ©pend de la dimension culturelle et sociale qui caractĂ©rise une communautĂ© d’interactants. Ainsi, en France, la promiscuitĂ© est mal vĂ©cue et les individus protĂšgent leur territoire en Ă©vitant les attouchements et les incursions dans l’espace intime rĂȘves, secrets, fantasmes, etc.. L’acteur protĂšge son territoire Ă  l’aide de marqueurs comme les objets volontairement placĂ©s entre lui et les autres ou l’apposition de sa graphie, mais surtout grĂące Ă  l’usage d’indicateurs verbaux mots prononcĂ©s afin d’empĂȘcher l’intrusion para verbaux et non verbaux gestes pour repousser, distance suffisante, regard fuyant, etc.. Les formules de politesse La politesse permet d’assurer des Ă©changes harmonieux et Ă©quilibrĂ©s entre des individus partagĂ©s entre la dĂ©fense de leurs intĂ©rĂȘts et la prise en compte de ceux des autres L’ensemble des procĂ©dĂ©s conventionnels ayant pour fonction de prĂ©server le caractĂšre harmonieux de la relation interpersonnelle, en dĂ©pit des risques de friction qu’implique toute rencontre sociale » Kerbrat-Orecchioni 2005, p. 189. En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, l’individu recherche le compromis, utilise des expressions indirectes et nuance son propos. Ce qu’Erving Goffman nomme opĂ©rations de rĂ©alignement » concernent les expressions Ă©dulcorĂ©es et nuancĂ©es qui permettent de mĂ©nager l’autre, ou les tentatives de modifier la situation et de rĂ©tablir l’égalitĂ©. Nous traitons ici des comportements que doit appliquer l’émetteur en prĂ©sence du ou des rĂ©cepteurs la modestie envers soi-mĂȘme se rabaisser sans se dĂ©prĂ©cier ni se dĂ©valoriser, le respect envers soi-mĂȘme toujours conserver sa dignitĂ©, le respect des autres politesse, tact, dĂ©fĂ©rence, tenue, rĂ©serve. Pour apprĂ©hender cette dimension essentielle de l’interactivitĂ©, Catherine Kerbrat-Orecchioni 1985 prend la suite de PĂ©nĂ©lope Brown, StĂ©phen Levinson et d’Erving Goffman en proposant des ajustements. Le modĂšle de PĂ©nĂ©lope Brown et StĂ©phen 80 Levinson 1987 s’appuie sur le territoire du moi » d’Erving Goffman 1973, les rituels positifs » contact avec l’objet sacrĂ© par les offrandes et sacrifices et les rituels nĂ©gatifs » les tabous et interdits d’Emile Durkheim 1912. L’originalitĂ© du travail de PĂ©nĂ©lope Brown et de Stephen Levinson est de proposer une double face la face positive » et la face nĂ©gative » et d’affirmer que l’individu cherche, Ă  prĂ©server son image et celle des autres, ainsi que se protĂ©ger contre les intrusions sur son territoire. Il Ă©vite donc les empiĂ©tements sur celui des autres. Dans ce modĂšle, nous remarquons que les individus disposent d’une face positive qui reprĂ©sente une image valorisante de soi que nous tentons de montrer aux autres faire bonne figure et ne pas perdre la face et d’une face nĂ©gative qui correspond aux territoires de l’individu possessions, espace intime, jardin secret, temps de parole, le corps et ce qui le prolonge, etc.. Dans une interaction entre deux individus les actes langagiers constituent des menaces pour les faces FTAs Face Threatening Acts. En effet, le locuteur est menacĂ© sur sa face nĂ©gative quand il s’engage, promet ou offre perte de territoire ou sur sa face positive quand il s’excuse, se soumet ou avoue dĂ©valorisation, dĂ©prĂ©ciation, quant au rĂ©cepteur, il est menacĂ© sur sa face nĂ©gative Ă  la suite de violations de territoire incursions, intrusions, indiscrĂ©tions, empiĂ©tements ou sur sa face positive suite aux critiques, reproches, rejets, moqueries, injures, insultes qui reprĂ©sentent des atteintes narcissiques. Pour empĂȘcher tout risque de dĂ©gradation ou de rupture dans l’échange, nous appliquons des rĂšgles de politesse qui visent Ă  ne pas perdre la face ou faire perdre celle de l’autre. Catherine Kerbrat-Orecchioni estime que les deux chercheurs ont une vision nĂ©gative de l’interaction, les individus seraient menacĂ©s en permanence et devraient se protĂ©ger. Elle propose d’intĂ©grer les actes positifs qui ne constituent pas une menace pour les faces, mais au contraire une opportunitĂ© de valorisation qu’elle nomme FFAs Face Flattering Acts, en d’autres termes, des anti-FTA, des actes flatteurs pour les faces. L’auteure propose deux actes de politesse la politesse nĂ©gative qui consiste Ă  s’abstenir d’un acte menaçant et la politesse positive qui permet de produire des actes flatteurs. Catherine Kerbrat-Orecchioni reprend les softeners » de PĂ©nĂ©lope Brown et StĂ©phen Levinson, les rites d’évitement », figuration par rĂ©paration » et figuration par Ă©vitement » chez Erving Goffman et nomme adoucisseurs les marqueurs verbaux, non verbaux et para verbaux de la politesse nĂ©gative. Parmi les adoucisseurs de la politesse nĂ©gative anti-menace nous repĂ©rons les procĂ©dĂ©s substitutifs qui permettent de substituer un Ă©lĂ©ment de l’énoncĂ© trop direct Ă  l’aide d’un Ă©lĂ©ment moins direct. C’est le cas de la formulation indirecte qui est prĂ©fĂ©rable Ă  l’impĂ©ratif pour offrir au rĂ©cepteur la possibilitĂ© de ne pas rĂ©agir sourde oreille, de la forme interrogative ou dĂ©clarative qui 81 permet de formuler un ordre par une question ou une assertion parabole, critique, reproche, promesse, incomprĂ©hension, etc., des formes grammaticales conditionnel, imparfait, futur de politesse, etc., des pronoms personnels iloiement, tutoiement-vouvoiement et des figures de style litote, euphĂ©misme, ironie, trope communicationnel. Nous mettons en Ă©vidence les procĂ©dĂ©s accompagnateurs qui reprĂ©sentent les Ă©lĂ©ments qui complĂštent des Ă©noncĂ©s directs et dont le rĂŽle est d’attĂ©nuer un acte menaçant marqueurs d’hĂ©sitation, prĂ©liminaires, dĂ©sarmeurs, minimisateurs, amadoueurs, modĂ©lisateurs. Concernant les marqueurs de la politesse positive, Catherine Kerbrat-Orecchioni propose une liste trop dĂ©taillĂ©e de FFAs. Nous citons les accords, les compliments, les invitations et remerciements, la modestie, mais nous retenons sa proposition d’échanges complimenteurs. En principe, enseigner, dans le secondaire, signifie aimer sa discipline et les adolescents en gĂ©nĂ©ral. Mais d’aucuns estiment qu’on ne peut ĂȘtre un bon prof si on n’aime pas, aussi, ses Ă©lĂšves. L’ouvrage de Mael Virat, Quand les profs aiment les Ă©lĂšves » avril 2019, Odile Jacob fait figure de pavĂ© dans la mare. Aimer les Ă©lĂšves ? Et pourquoi pas les border le soir aussi ? Le verbe aimer » n’a pas bonne presse dans les Ă©tablissements secondaires. On lui prĂ©fĂšre le substantif bienveillance ». Non seulement parce que la polysĂ©mie peut s’avĂ©rer tendancieuse aimer Ă©voque spontanĂ©ment la relation amoureuse, mais aussi parce que depuis longtemps la relation affective entre adultes et mineurs est circonscrite au cercle familial. De plus, avec la montĂ©e des incivilitĂ©s et violences dans les collĂšges et lycĂ©es, les profs sont peu enclins Ă  verser dans l’affectif. Aimer les Ă©lĂšves leur permet de progresser de 10 % environ Pourtant, le chercheur Mael Virat assure qu’aimer les Ă©lĂšves peut permettre Ă  ces derniers de progresser de maniĂšre significative, Ă  hauteur de 10 % environ. En s’appuyant sur diverses Ă©tudes amĂ©ricaines pour la plupart, il Ă©tablit un lien certain entre implication affective du professeur et motivation des Ă©lĂšves. Ceux-ci ne travaillent pas davantage pour faire plaisir au prof, mais s’intĂ©ressent plus Ă  sa matiĂšre, explique l’auteur. Il nomme amour compassionnel » cet investissement affectif envers les apprenants. L’amour compassionnel est une relation asymĂ©trique de responsabilitĂ© de l’adulte envers l’enfant. Cette responsabilitĂ© implique un intĂ©rĂȘt pour l’enfant et une grande attention. Cela coĂ»te de l’énergie et fait que l’enseignant est personnellement affectĂ© Ă©motionnellement par la rĂ©ussite ou l’échec de l’élĂšve. Mais il sait qu’il n’a pas Ă  attendre grand chose en une relation qui n’a pas besoin de limites car par dĂ©finition elle est attentive Ă  l’autonomie de l’élĂšve. C’es le contraire du copinage, de l’intrusion ou de la relation amoureuse. La question c’est comment exprimer cet engagement affectif. ça n’implique pas le tutoiement. Mais ça impose un engagement comportemental pour le professeur ».source La relation affective entre enseignants et Ă©lĂšves a longtemps Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme nĂ©cessaire. ComĂ©nius pĂšre de la pĂ©dagogie moderne, dont le nom a Ă©tĂ© donnĂ© Ă  un programme Ă©ducatif europĂ©en bien connu disait au 17e siĂšcle Qu’on parle pour fĂ©liciter, exhorter, rĂ©primander, il faut s’inspirer du principe suivant celui qui ordonne, enseigne, conseille, rĂ©primande doit montrer clairement qu’il fait cela paternellement. Le but du maĂźtre est d’élever les cƓurs, non d’abaisser la personne. Si cette affection n’est pas sentie par les Ă©lĂšves, ils mĂ©prisent la discipline avec obstination. » Plus tard, ceux qu’on appelle Les pĂ©dagogues du coeur » Pestalozzi , Bosco, Deus Ramos, Neill, etc prĂŽneront Ă©galement cette implication affective. Cependant, cette vision de la pĂ©dagogie n’a pas obtenu le suffrage des autoritĂ©s et, aujourd’hui, il n’est pas rare qu’un inspecteur rĂ©primande un enseignant parce qu’il le trouve trop proche de ses Ă©lĂšves » sans qu’aucun soupçon de relation malsaine soit incriminĂ©. En 2018, une collĂšgue d’espagnol s’est ainsi vu attribuer un rapport d’inspection accablant pour ce seul motif. Cette enseignante ne faisait pourtant rien d’autre qu’encourager chaleureusement tous ses Ă©lĂšves, et montrer un rĂ©el intĂ©rĂȘt pour leurs Ă©tats Ă©motionnels. Ne pas aimer les Ă©lĂšves provoquerait une dissonance cognitive Ă  l’origine de l’épuisement professionnel Pour Mael Virat, docteur en sciences l’éducation sa thĂšse porte prĂ©cisĂ©ment sur ce sujet mais aussi diplĂŽmĂ© en psychologie, il ne fait pas de doute que l’injonction tacite ou explicite de garder une distance affective avec les Ă©lĂšves est Ă  l’origine de nombreux burn out d’enseignants, notamment ceux qui ont choisi ce mĂ©tier dans une perspective humaniste transmettre des valeurs et participer Ă  l’élĂ©vation gĂ©nĂ©rale de l’élĂšve, et non lui transmettre seulement des connaissances disciplinaires. La neutralitĂ© ou distance prĂ©conisĂ©e aux professeurs entre alors en contradiction avec le besoin qui les a orientĂ©s vers l’enseignement, et ils s’épuisent Ă  lutter contre ce besoin. Cependant, aimer les Ă©lĂšves au sens d’amour altruiste ne peut se faire que lorsque les conditions sont rĂ©unies. Des classes trop chargĂ©es, une charge de travail invisible trop importante, des perturbations personnelles, une dĂ©tresse professionnelle, occultent la disponibilitĂ© affective nĂ©cessaire pour s’engager dans une relation d’amour compassionnel ». Le professeur ne dispose pas, dans ce cas, des ressources internes qui lui permettraient de s’intĂ©resser de maniĂšre authentique Ă  l’échec ou la rĂ©ussite de chacun de ses Ă©lĂšves. L’institution a donc un rĂŽle majeur Ă  jouer, puisqu’elle constitue l’instance rĂ©gulatrice qui peut permettre aux enseignants de travailler dans de bonnes conditions. Ne pas confondre amour des Ă©lĂšves et bienveillance Si la bienveillance est au coeur du discours institutionnel, c’est une notion qui ne rejoint pas l’amour prĂŽnĂ© par l’auteur. En effet, la bienveillance est souvent rĂ©duite Ă  une sĂ©rie de ne pas » ne pas noter trop sĂ©vĂšrement, ne pas humilier, ne pas trop sanctionner, ne pas surcharger de travail, ne pas ennuyer, etc. C’est une dĂ©marche de contrĂŽle, qui vise Ă  circonscrire d’éventuelles dĂ©rives autoritaristes. A l’inverse, la dĂ©marche d’amour compassionnel » que dĂ©fend Mael Viat s’inscrit dans une dynamique active » Des marques d’attention souvent non verbales. Les Ă©lĂšves y sont sensibles mĂȘme quand ils n’en sont pas conscients. Le ton pris pour Ă©changer ou rĂ©pondre aux questions de l’élĂšve par exemple. La joie exprimĂ©e pour sa rĂ©ussite. Des attentions en dehors de la classe. Des gestes qui montrent que l’enseignant est affectĂ© par sa relation avec l’élĂšve. Ca peut ĂȘtre de la joie, de l’enthousiasme ou mĂȘme de la colĂšre du moment que ça montre l’implication du professeur dans la relation avec l’élĂšve. Plus globalement, c’est tout ce qui montre que le professeur est investi comme individu, et pas seulement comme professionnel », prĂ©cise l’auteur. Quelques exemples concrets demander Ă  l’élĂšve s’il se sent mieux quand il a Ă©tĂ© absent pour maladie, ou le questionner sur les suites d’une intervention mĂ©dicale, sur sa gestion de la douleur, avec une rĂ©elle empathie ses problĂšmes personnels s’il se confie, et le souhaiter un bon anniversaire quand ça tombe un jour de expliquer les consĂ©quences de ses actes s’il persiste dans une mauvaise voie y compris l’absence de travail.raconter Ă  l’occasion une anecdote personnelle, afin de crĂ©er une proximitĂ© sur son mode de vie afin de dĂ©celer d’éventuelles raisons externes Ă  son manque d’ avec gentillesse une nouvelle coupe de cheveux ou un effort d’élĂ©gance. En somme, toute interaction qui va s’inscrire dans une relation humaine simple plutĂŽt que dans une perspective purement professionnelle va participer de la construction de cet amour compassionnel ». Et cela ne veut pas dire que la relation doit se limiter Ă  cela c’est un plus, pas un substitut. Pour le dire autrement, le prof qui aime ses Ă©lĂšves agit avant tout en tant que prof, mais s’intĂ©resse aussi vraiment Ă  chaque adolescent. Il est capable de voir l’adolescent, la personne humaine, sous l’uniforme de l’élĂšve. Suivez-nous et partagez pour les collĂšgues !

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